Lettre à toi qui m’aimes

 

       Ilyès et Pénélope… Yliès et Pénélope… Ça sonne bien, ensemble. Ça sonne bel et grand amour, ça sonne Roméo et Juliette, ça sonne Tristan et Yseult. Seulement, Pénélope n’aime pas Ilyès. Oh, elle ne le déteste pas, c’est même un bon ami, un brave garçon. Un brave garçon amoureux d’elle, qui se refuse. Elle avait bien vu, dès leur rencontre, qu’elle lui plaisait. Elle en avait joué, car c’est grisant d’être aimée. Alors comme celle qui défait son ouvrage chaque soir, Pénélope détricote ces jours de non-amour.

       Julia Thévenot signe ici un texte audacieux où il est question de jeux amoureux, de contrariété. Si la plume est vive et légère, le ton de l’héroïne n’est ni moqueur ou cruel, car il est vrai qu’on ne badine pas avec l’amour, n’est-ce pas… Dans la lignée des romans en vers, ce court conte se fait poésie et ode, avec une élégance qui lui est propre. Notons le travail éditorial savoureux, qui glisse sous cette couverture rose rose rose, une histoire de non amour. 

       A partir de 13 ans, Lettre à toi qui m’aimes, de Julia Thévenot, éditions Sarbacane, 2021, 132 pages, 12 euros 90.