La grande maison
Un matin, un mulot toque à la porte du terrier d’un lapin : un renard rôde dans la forêt, il risque de se faire croquer… Le lapin l’accueille bien évidemment, sans aucune réserve. Toquent ensuite une moufette, elle aussi terrorisée par le goupil en goguette, puis un putois. Si le lapin ne se questionne jamais devant l’urgence de la situation et leur offre son aide, le mulot se montre nettement plus réticent…
La grande maison propose de s’interroger sur la notion d’accueil, et de montrer, sans jugement ni moralisation, comment la peur de l’autre pousse à la méfiance et enferme dans des automatismes de rejet et d’agressivité, car si le mulot rechigne à voir son refuge accueillir d’autres animaux, c’est bien parce qu’il a peur que ça empiète sur son confort et sa sécurité. En cela, ça en fait un album d’une sincérité et d’une clarté essentielles, un support formidable pour discuter et réfléchir sur la façon dont on accueille les autres, à l’échelle individuelle et collective. Par l’actualité des dernières années et la banalisation de la parole xénophobe, La grande maison est une lecture réconfortante et pleine d’espoir. Le dessin, charmant et vitaminé, tisse de joie et de tendresse le récit, nous émerveille avec ses détails marquants (le cadre-photo où on voit le lapin poser avec une carotte gigantesque, à l’image des pêcheurs qui posent avec leurs prises : quelle adorable surprise !).
A partir de 4 ans, La grande maison, de Géraldine Collet (texte) et Bérangère Mariller-Gobber, éditions Glénat Jeunesse, 2023, 40 pages, 13 euros 50.
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