Appel en absence

 


       Un train a déraillé. Mais pas n'importe lequel. Celui de Benjamin, celui qu'il prend tous les vendredis soirs pour venir passer le week-end chez sa mère. Pour passer le samedi et dimanche avec Lucas. Son ami. Son ami désemparé par la nouvelle qui le percute aussi sauvagement que la locomotive le mur. Le téléphone de son copain ne répond pas, il n'arrive pas à le joindre et le film d'horreur qu'il a en tête prend toute la place à mesure que les images défilent sur son écran. Lucas, terrorisé par l'absence de celui qui l'accompagne depuis toujours, se confie au silence, retrace leur enfance, leur adolescence, leurs amours, leurs souvenirs... L'attente se prolonge et Lucas tente de garder la tête hors de l'eau,. 

       De terribles minutes... c'est de cela dont s'empare Cathy Ytak. Avec une extrême justesse, sa plume fouille dans les interstices laissés par l'espoir qui s'amenuise face à une catastrophe dont l'ampleur est répercutée à l'infini par les infos en boucle. Une répétition de chocs qui s'accumulent et entaillent, qui écorchent et sidèrent. En maintenant le suspens, en le déployant dans l'espace-temps créé par l'accident, l'autrice crée un roman à l'atmosphère particulièrement intense, merveilleusement tenue. Encore un Court-Toujours très réussi ! 



       A partir de 13 ans, Appel en absence, de Cathy Ytak, éditions Nathan, collection Court Toujours, 2022, 48 pages, 8 euros 50.


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