Un si petit jouet


      Léo est  le prénom de la poupée de la petite fille qui narre son histoire. Une poupée aussi petite qu'un pouce d'enfant, qui tient discrètement dans une main, qui reste silencieuse dans une poche. Léo connait bien la vie de cette enfant à qui il appartient. Elle lui raconte. Elle lui a aussi raconté ce qu'il y avait avant Léo. Un grand ours blanc en peluche, un autre pays qu'il a fallu fuir en urgence sans rien emporter. Alors si jamais, si jamais la guerre revenait, il serait facile d'emporter Léo en fuyant, parce que Léo est un jouet si petit, qu'il tient dans une petite main d'enfant. Mais la guerre n'est pas d'actualité dans ce nouveau pays où l'enfant et sa famille se sont réfugiés. L'amitié par contre si. 

Flora, une amie qui a une toute petite poupée, elle aussi : Pipa. Est-ce parce qu'elle a fui la guerre, elle aussi ? Non. Ses parents sont séparés, alors c'est plus facile de passer d'une maison à l'autre en voyageant léger. Dans cette histoire sensible écrite par Irène Cohan-Janca, les illustrations très graphiques à la palette restreinte (vert, rouge, bleu et argent) signées Brice Postma Uzel donnent au texte un charme intemporel sans en ôter la profondeur, la gravité et l'espoir. 


  
         A partir de 4 ans, Un si petit jouet, de Irène Cohan-Janca (texte) et Brice Postma Uzel (illustrations), Editions des éléphants, 2022, 31 pages, 14 euros 90.



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