Un jardin gros comme l’univers

 


      « Est-ce que vous aimez les fleurs ? ». Katarina, elle, les aime tellement qu’elle en met partout. Absolument partout : dans ses cheveux, dans ses cahiers, à ses lacets et même dans sa chambre. Mais son rêve de campagne se heurte aux murs de la tour grise dans laquelle  elle vit, dans l’appartement de ses grands-parents.

      Difficile de se faire un petit bouquet en ville, pipi de chien sur les pissenlits, interdit de couper les fleurs qui dépassent des clôtures privées, ou de cueillir les fleurs des parcs publics chouchoutées par les jardiniers.

      Finalement, Katarina vole des fleurs en cachette puis pleure de tout son cœur. Pas parce qu'elle les a volées. Non, mais parce qu'en peu de temps, les fleurs se fanent. C’est le drame.

      Pour que leur petite-fille ne souffre plus, ses grands-parents décident de remplacer ses bouquets par des fleurs fraîches en douce, chaque nuit. Katerina s’en lasse. Ses fleurs ne bougent plus, ne changent plus, ne fanent plus. Elle ne peut même plus se réjouir de leur fin ni d’une suite possible.

      La vie ne serait-elle pas de changer, de vieillir, de faner, de mourir ? C’est le propos porté par le texte d'Estelle Vonfeldt dans un album joyeusement illustré par Christine Roussey. Un brin de philosophie dans un bouquet de fleurs à ne plus couper.



      A partir de 5 ans, Un jardin gros comme l’univers, d’Estelle Vonfeldt, illustré par Christine Roussey, éditions A2mimo,  2022, 17€

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