Apprivoiser l’été

 


      Olivia, dite Olive, est sur la crête périlleuse entre l’enfance et l’adolescence. Elle observe les jeux et les parades de séduction de ses ami.e.s, ne les comprend pas toujours, et trouve refuge dans les trésors de ses étés passés. Trop grande pour jouer avec ses frères, trop jeune pour se jouer des garçons ou des filles. Entre rêveries dans la cabane perchée et frissons des nuits solitaires, c’est l’éveil au monde, du corps jusqu.aux aspirations. 

     Un jour en famille à la plage, elle voit cette silhouette qui danse dans le soleil : c’est alors un éblouissement. Il/elle habite l’espace, et si pour Olivia  son genre est incertain, c’est pour cet été-là le plus beau cadeau : celui de découvrir que rien est figé. Grâce à cette rencontre, Olivia va découvrir ce que c’est, de se construire une identité, tout comme elle va se voir jouer avec les images qu’elle filme comme on cueille des fleurs et les arrange.


      Avec Apprivoiser l’été, Marie Boulier livre un texte sur l’adolescence fin, complexe et attachant. La question du genre y est cruciale, et jamais conclue par des thèses qui plomberaient  la narration ou au contraire des raccourcis bancals qui seraient maladroits. Outre le personnage d.Olivia, à la construction aboutie, les personnages secondaires ont tous une place, une existence dans le texte. Le personnage de la grand-mère est une joie, liant tous ces personnages dans cette ode à la liberté des corps et des identités.



      A partir de 15 ans, Apprivoiser l’été, de Marie Boulier, éditions Thierry Magnier, collection L’Ardeur, 2022, 246 pages, 15 euros 90.  

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