Soixante printemps en hiver

    


    C'est fini. Au-dessus de son gâteau d'anniversaire, Josy l'annonce : elle s'en va. Elle a besoin de respirer, de se retrouver, de se rencontrer finalement. Et ça, ses proches lui font bien sentir que c'est tout bonnement scandaleux ! Qu'elle est égoïste, de faire une chose pareille ! Quelle mère indigne, quelle grand-mère affreuse, quelle épouse cruelle ! Ils ont tout un vocabulaire pour lui couper les ailes, mais Josy tient bon, se fait une jolie vie dans son van, avec pour nouvelle voisine une jeune maman et son bébé. Et dans son cœur, de nouvelles beautés : des amies inespérées, un quasi groupuscule de femmes libres et libérées, et un amour inattendu...

    Soixante printemps en hier est une BD fine, délicate, et qui nous remue dès les premières pages. On y remet en question notre vision de nos mères, des femmes en général. On réalise qu'on exige d'elles une dévotion sans limite et n'autorise que peu les échappées. On palpite pour Josy et ses mots si justes, si forts. Le dessin crée une tempête en nous et fait de cet hiver la plus belle des saisons, de ces femmes des héroïnes dont on rêve d'avoir un atome de la force et de la lumière. 

    Soixante printemps en hiver, d'Ingrid Chabbert (scénario) et Aimée de Jongh (dessin), éditions Dupuis, collection Aire Libre, 2022, 23 euros.



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