L'envol
Il existe des livres tout petits, minuscules, juste quelques pages qu'on attaque sans penser qu'elles bousculeront tant. C'est à cette drôle de famille qu'appartient L'envol. Même pas cinquante pages, une taille parfaite pour tenir ce texte au creux des mains et en plein dans le cœur.
Pour Zéphyr, la mort est quelque chose de très sérieux, solennel. Il a bien vu, il a bien senti, entre la mort de son hamster et celle de Chirac, que c'était un drôle d'évènement. Un évènement qu'on n'est pas certain de bien saisir, qu'on ne comprend parfois pas du tout même les deux pieds dedans. Quand sa grande-sœur Alma disparaît, il y a du bruit et des torrents de larmes, de questions et de petits trous. Qui fera rire papa ? Qui chantera fort dans la voiture avec eux ? Et puis il va où, l'amour, quand il y a la mort...
L'envol, c'est une écriture douce et précise. On a envie de noter des petites phrases, on se les répète parfois en les lisant, touché par la poésie et sa puissance évocatrice. L'envol, c'est lire l'ombre et la lumière en la mort, la vie qui reste et l'amour toujours. L'envol, c'est beau. C'est aussi simple que ça. C'est aussi essentiel que ça.
A partir de 12 ans, L'envol, de Marie Boulier, collection Petite Poche, éditions Thierry Magnier, 2022, 48 pages, 3,90 euros.
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