Le voyage de Makena

    


    Au Kenya, Makena vit une enfance tranquille et heureuse avec ses deux parents. Elle a onze ans, une mère prof de sciences, un père guide. Il accompagne des touristes dans les montagnes, et Makena l'envie presque : elle est fascinée par ces chemins, l'escalade à laquelle ils obligent, la nature qui y prospère. Son père lui a même rapporté un petit pot de confiture avec de la neige, ok ça a fondu mais quand même : de la neige de ces montagnes vénérées ! 

    Un jour, ses parents sont obligés de se rendre au chevet de la sœur de sa maman, très malade, en Sierra Leone. Makena doit rester une semaine dans la famille d'une collègue de sa mère, le temps que les choses s'arrangent. Mais ses parents ne rentreront pas, victimes du virus Ebola... 

    C'est alors que la vie de Makena bascule, sombre parfois, mais elle est rattrapée par des cœurs doux, des cœurs forts, comme celui de la meilleure amie qu'elle se fait, dans les bidons-villes de Nairobi. Neige est albinos, Neige est courageuse, et surtout Neige est là. Il y a aussi cet animal, cette magie, un renard argenté, qui apparaît quand tout est noir, quand elle coule. Puis cette femme, une écossaise, fondatrice d'une ONG... 

    Le résumé de ce roman peut faire douter de passer un moment serein. Et pourtant... Lire Le voyage de Makena, c'est lire combien la solidarité, la nature, l'amour sans condition peuvent guérir des pires gouffres. Bien loin des clichés sur l'Afrique, il dépeint les inégalités cruelles de la société kenyane sans emprunter de ton moralisateur ou verser dans la facilité narrative et les bons sentiments. Refermer le livre, c'est emporter ce monde avec soi et guérir aussi d'une peine qu'on ne se savait pas...  




A partir de 10 ans, Le voyage de Makena, de Lauren St John, 2019, Gallimard Jeunesse, 336 pages, 14,90€. 

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