Sous les galets, la plage

 


Septembre 1962. Dans une station balnéaire de fin d'été, trois jeunes garçons futurs étudiants, fils de bonne famille, savourent leurs derniers moments de liberté avant le début des cours en fac. Un soir, alors qu'ils picolent sur la plage, apparaît la silhouette enivrante d'Odette. Une jeune fille qui se déclare "en vacances permanentes". Son arrivée dans le trio déchaîne leurs esprits sages et elle les convainc, par la ruse et la séduction, de l'aider, elle et sa bande, à cambrioler les riches demeures secondaires délaissées par leurs propriétaires. Alors qu'entre Albert et elle naît un tendre sentiment, les deux autres jeunes gens se sentant abusés vont chercher à se venger. Et la bande dessinée bascule alors dans une autre dimension : celle de l'époque (fin de la guerre d'Algérie, prémices de mai 1968) et d'une morale archaïque qui n'en est pas une. 

Pascal Rabaté signe un roman graphique sensuel et politique, dont les échos résonnent avec l'actualité. Un propos édifiant sur la lutte des classes, sur l'ordre et l'anarchie avec pour passerelle l'amour de deux jeunes adultes qui s'élève au dessus des vieilles luttes pour s'approprier son avenir et le construire. Le titre, qui détourne un slogan bien connu, s'accorde à merveille au propos. Les illustrations, elles, sont épurées. Les couleurs, à peine appuyées, laissent le champ libre aux puissants aplats noirs des scènes de nuit pour offrir à l'ensemble une ambiance particulièrement enveloppante.


 A partir de 13 ans, Sous les galets la plage, Pascal Rabaté, éditions Rue de Sèvre, 25 euros. 

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