Eden, fille de personne

 


Eden n'en veut plus. Des adoptions sans lendemains, des espoirs déçus. A 16 ans, elle a déjà connu quatre familles qui l'ont lâchée en cours de route. Pour des raisons diverses et variées... Pourtant, au fond de sa poitrine bat un rêve qui refuse de se taire : celui d'être heureuse, celui d'être aimée. Mais comment faire lorsque la vie s'acharne, lorsque la mort s'en mêle, lorsque la culpabilité la freine. La jeune fille se bat avec ses armes, colère et douceur imbriquées, qui lui forgent une carapace aussi dure que tendre, si ardue à percer, si prête à se fendiller. 

Toute la merveilleuse complexité littéraire d'un personnage est développé par Marie Colot dans ce Fille de personne. Littéraire car le texte est porté par une plume multiple, où la sensibilité jongle autant avec les larmes qu'avec les rires. L'émotion brute des mots tire aussi sa force de l'humanité profonde qui se dégage de chacune des lignes. Eden est peut-être d'encre et de papier, mais l'autrice en fait une ado de sang et de chair, avec un relief émouvant, des aspérités grinçantes, un profil palpitant. Plongée au coeur de ce système américain où les enfants adoptés peuvent être jetés à tout moment, l'écrivaine capte un fait de société pour le rendre éminemment passionnant. Et le récit émeut, touche, vibre... 


 A partir de 12 ans, Eden, fille de personne, par Marie Colot, illustration de couverture Julie Cuillem, éditions Actes Sud junior, 245 pages, 14,90 euros. 

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