Les parents d'Eléonore sont au bord de la rupture. Pour se donner une dernière chance, ils l'embarquent avec Nathan, son petit frère, direction l'autre bout du monde vers un paysage paradisiaque. Là sous une chaleur écrasante, ils rejoignent Emile cheville ouvrière de leur changement de vie. Celui-ci se met en quatre pour faciliter leur installation. Eléonore, elle, est tout sauf heureuse. Elle a l'impression d'avoir été arrachée à sa ville, Toulouse, à ses amies, à son avenir. Sauf qu'elle n'a pas le choix et doit se plier au planning de visites et rencontres imposé par Emile. Dès qu'elle le voit, elle ne le supporte pas. Il est trop. Trop à l'aise, trop présent, trop tactile, trop blingbling. Mais elle est la seule à détecter que derrière la façade de l'ami parfait se dissimule une personnalité malsaine. Personne ne l'écoute... jusqu'à ce que le pire arrive.
Le texte de Rachel Corenblit est d'une force incroyable. Car de cette végétation luxuriante, au coeur de laquelle se déroule son intrigue, qui déborde et affole les sens, elle fait une alliée éprouvante. La nature épouse les émotions de sa jeune héroïne, se déploie ou se resserre, émerveille ou épouvante et devient le témoin privilégié du calvaire d'Eléonore. La terre qu'elle découvre, son terrible passé comme sa beauté fulgurante, lui offrira l'occasion de faire exploser la bulle qui tente de l'étouffer. Un roman décapant.
A partir de 13 ans, La mer sans le bleu, Rachel Corenblit, collection Faction, éditions In8, 90 pages, 8,90 euros.
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