Autobiographie d'une Courgette

 


L'histoire débute par un son, celui du coup de pistolet tiré par Icare qui veut tuer le ciel... pour que sa mère arrête d'être triste, de boire, de le frapper... Sauf que le coup dévié par la main maternelle échoue dans la poitrine de celle-ci et qu'elle s'effondre sans vie sous les yeux de son fils. Icare, qui préfère qu'on l'appelle Courgette, se retrouve alors au foyer des Fontaines. C'est Raymond, l'homme au képi qui l'y conduit, le même qui reviendra tous les dimanches lui rendre visite. De quoi tisser un lien de plus en plus fort entre cet homme, au cœur blessé mais aimant, et l'orphelin. Courgette se fait vite aussi une bande d'amis, ceux qui partagent sa nouvelle existence. Des gamins écornés, oubliés, perdus, avec ou sans carapace. Et puis, il y a Camille, cette fille aux longues boucles noires qui lui redonne le sourire et l'espoir... 

Ingrid Chabbert s'empare du roman de Gilles Paris et le réinvente avec une poésie toute personnelle. L'émotion parcourt chacune des planches conçues par l'illustratrice Camille K. Ses dessins naïfs qui représentent si bien l'enfance, ses tâtonnements, ses aspirations palpitent de case en case et insufflent au scénario une folle tendresse. Ces destins amputés, malmenés, alors que la jeunesse éclot à peine, trouvent malgré tout un chemin pour s'épanouir. Et c'est cette voie, si étroite soit-elle, qui entraîne le lecteur vers un bonheur qui résiste, qui renaît au fil des pages de cette si attendrissante BD ! 



A partir de 8 ans, Autobiographie d'une Courgette, scénario Ingrid Chabbert, illustrations Camille K., d'après le roman de Gilles Paris, éditions Philéas, 120 pages, 17,90 euros. 

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