Au nom de l'ours

 

Lucrèce rentre au collège pour la première fois. Instruite jusque-là à la maison par ses parents, elle débarque avec une envie folle de s'intégrer au monde des adolescents qu'elle découvre avec une immense curiosité. Pourtant, pas facile pour elle de se démarquer de ses géniteurs militants écolos bohèmes au look et au mode de vie très éloignés de ce à quoi elle aspire. En plus, ils se démènent contre la construction d'un tunnel qui aurait pour conséquences de ravager la montagne, de mettre en péril la survie d'un vieil ours mais de donner des emplois aux habitants de la région. De quoi les mettre en porte à faux avec les gens du coin et d'inclure Lucrèce dans ce rejet. Difficile pour elle, dans ces conditions, de trouver sa place et de choisir un camp. L'arrivée d'un jeune parisien qui va prendre sa défense lorsqu'elle se fait insulter va cependant lui donner des ailes. Mais le sentiment éprouvé à l'égard de Simon résistera-t-il à la pression exercée de part et d'autre et à l'histoire en train de se graver dans son cher paysage ? 

Catherine Dabadie déroule un récit impliqué, au cœur d'une nature sauvage et fière, à l'image de ceux qui y résident. Opinions tranchées, critiques acerbes, levées de boucliers... tout est bon pour défendre son opinion. Lucrèce tente de rester en équilibre entre deux pôles que tout oppose. Pourtant, elle aussi devra finir par prendre parti, à son cœur défendant. La raison lui ouvrira les yeux sur ceux qui l'entourent et sur leurs réelles motivations. Un roman touchant, drôle qui saura parler aux défenseurs de la nature sans exclure les autres. 

A partir de 11 ans, Au nom de l'ours, Catherine Dabadie, illustration Amandine Laprun, éditions Actes Sud Junior, 191 pages, 13,80 euros.