Le cri du homard

 Aurore vient de se planter dans les grandes largeurs au bac et ne voit pas d'autre horizon à son été que la charcuterie familiale. Autant dire la loose. Car Aurore rêve de s'extirper de son village où elle s'enlise année après année. Quand l'occasion de fausser compagnie à son destin se présente, et pour répondre à un défi lancé par ses amies, elle n'hésite pas : elle postule en cachette pour travailler chez sa tante, le village d'à côté certes mais qui respire la réussite, lui. La voilà engagée - sans contrat - à la conserverie. Très vite, on l'intègre au futur projet d'extension. Celui-ci basé sur une exploitation encore plus intensive du littoral et des homards, devrait créer de nombreux emplois... au détriment de l'environnement. Peu engagée et peu sensible aux problématiques écologiques, Aurore va néanmoins être décillée presque malgré elle, lorsque la vérité du changement opéré va se révéler... 

Voilà un roman impliqué et inspiré par l'actualité. Un récit écologique qui met en scène une héroïne lambda, dont l'engagement n'a rien d'une évidence, qui se laisse porter sans se révolter mais qui va trouver le moyen de réagir et de faire bifurquer ses opinions. Jusqu'à un engagement citoyen imprévu. Cette option est très intéressante, le lecteur prenant parti à la vitesse (ou pas) d'Aurore, les personnages secondaires étant là pour la bousculer. D'une écriture relâchée et moderne, Guillaume Nail entraîne avec aisance la lecture autour d'une thématique portée par l'association #onestprêt, partenaire de cette nouvelle collection. 

A partir de 13 ans, Le cri du homard, Guillaume Nail, éditions Glénat, 212 pages, 13,90 euros.