Réfugiés

Trois enfants, trois époques, trois destins... une même fuite : celle de la peur, des bombes, de l'arbitraire. En 1938, Josef quitte l'Allemagne avec ses parents et sa sœur pour Cuba, alors que le nazisme se déploie. En 1994, Isabel fuit Cuba et son dictateur, prend la mer avec sa famille pour rejoindre Miami. En 2015, Mahmoud cherche à échapper, avec les siens, à la guerre qui ravage la Syrie. Les trois adolescents, à l'aube de leur jeunesse, vont être confrontés aux réalités violentes d'un monde en plein chaos. Le temps passe et rien ne semble changer alors qu'on suit les périples endeuillés et meurtris de ces trois réfugiés, privés de leur pays, de leurs racines, de choix, poussés à l'exil pour survivre, alors que leur avenir est si fragile...

Alan Gratz conte ici les épopées individuelles de ceux qu'on arrache à leur terre pour des raisons religieuses, politiques ou économiques. Des parcours qui se croisent au delà des années et des siècles, qui se répondent en échos, drames intemporels et éternels. L'ensemble donne à voir une réalité souvent terrifiante, donne surtout à réfléchir aux conséquences désastreuses de ces histoires qui se répètent, décille avec urgence sur l'horreur vécue par ces victimes de l'indifférence des uns et la violence des autres. Un roman dur mais nécessaire.

A partir de 13 ans, Réfugiés, Alan Gratz, traduit de l'anglais par Virginie Cantin, Editions Milan, 323 pages, 15,90 euros.