Filles de la Walïlü



Il y a le décor, d'abord. Ce paysage vert et bleu, cette presqu'île entre mer et forêt. La terre où les femmes attendent, aiment et gouvernent, l'océan où les hommes travaillent, pêchent et peuvent disparaître. Cette société matriarcale, où les jeune filles choisissent qui aimer, sans entrave, vit au rythme de la nature. La jeune Albaan y grandit entre amitiés et peur ancestrale. Celle qui lui fait craindre la Walïlü, créature étrange dont la présence mystérieuse n'est jamais loin. Pourtant c'est un autre danger qui viendra mettre en péril l'harmonie de son existence. L'intrusion dans son petit pays d'une femme venue le cœur amer, emplie de haine et de rejet. Une malédiction dont l'enfant devenue grande a depuis longtemps pressenti la menace, lorsque ses rêves devenaient cauchemars. L'étrangère lèvera le village contre Albaan au nom d'une vengeance qui lui échappe.

C'est à un conte venu de peuplades aux mœurs à part, aux rythmes sages, que la plume élégante de Cécile Roumiguière invite. Elle fait pénétrer le lecteur au cœur d'un récit chargé d'incertitudes et de secrets. On y suit la jeune héroïne, son enfance et ses peurs, ses joies et ses passions. Comment dans ce théâtre d'ombre et de lumière elle se construit, malgré l'absence de son père parti en mer, par la grâce de son amitié-amoureuse avec Lilijann, à travers l'hostilité de celle qui revient se venger, avec l'aide d'une femme-lisière et puis cet amour foudroyant de celui qui fuit. Une histoire qui tangue entre poésie et fable et qui trouve son équilibre autour d'un destin singulier et ensorcelant.


A partir de 14 ans, Filles de la Walïlü, Cécile Roumiguière, illustration de couverture Joanna Concejo, collection Médium +, éditions L'école des loisirs, 268 pages, 15,50 euros. 


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