Les vraies richesses

La rencontre de Louise va bouleverser la vie d'Emile. Alors que l'adolescent voit sa mère se tuer à la tâche entre ses sept enfants et la ferme à tenir, et son père revenir harassé d'avoir travaillé dans les champs, la jeune fille le fait rêver en lui contant ce qu'il pense être des balivernes : elle habite un palais, où elle peut se baigner à la piscine et aller au théâtre quand elle veut. Cette gamine n'a pourtant rien d'une princesse. Alors quoi ? Est-elle une pure menteuse ou raconte-t-elle la vérité ? Pour le savoir, Emile mettra tout en oeuvre. Il partira, baluchon sur l'épaule, quittant son lieu de naissance et sa famille, vers Guise où Louise réside. Là-bas, un Familistère appartenant à un certain Godin pourrait bien faire basculer ses certitudes et lui promettre une vie meilleure.

Quelle bonne idée a eu Cathy Ytak de plonger son jeune héros dans un rêve collectif du nom de Godin. L'industriel, qui fabriquait des poêles, avait érigé à Guise, cité de l'Aisne, un véritable Palais social afin de donner à ses ouvriers une vie digne et heureuse. Cette aventure tant économique que sociale offre un décor à la mesure du récit qui présente avec talent les difficultés contre lesquelles se battaient les Français du début du XXe siècle. Qu'ils soient à la campagne ou à l'usine, leur sort était le plus souvent voué à la pauvreté. Alors que la guerre menace, que la condition de la femme est déplorable, que le quotidien est une lutte de tous les instants, l'espoir existe. Et ce texte, à travers aussi son titre d'une grande justesse, le met très joliment en lumière !

A partir de 10 ans, Les vraies richesses, Cathy Ytak, éditions Talents Hauts, Illustration de couverture Marie Avril, 229 pages, 9 euros.