Des Astres


Pénélope grandit à l'ombre de sa mère. Trop présente, trop autoritaire, trop belle, trop exigeante, trop tout. La petite fille tente de remonter à la surface, de respirer entre deux absences, de se définir loin de la figure maternelle... peine perdue. Tout doit passer par Irène, celle qui décide, celle qui sait. Jusqu'à nier l'amour de sa fille pour un homme, pour un enfant. Jusqu'à piétiner ses sentiments les plus intimes. Pénélope n'a plus aucune estime d'elle-même. Et puis il y a Romane, cette adolescente bien entourée par deux parents aimants, mais en pleine crise existentielle, qui cherche ses origines et celle qui l'a mise au monde. Cette mère biologique qui éveille sa curiosité et qu'elle finit par retrouver non sans heurts et sans larmes.

Séverine Vidal écrit un roman à tiroirs sur l'amour maternel, cette essence de vie qui circule dans nos veines et qui tourne parfois à l'acide. La relation de Pénélope et de sa mère tentaculaire est creusée, épineuse et venimeuse. Mais celle à construire entre Romane et Pénélope reste trop souvent au bord d'une rive inconnue. Car le récit bascule vite dans un autre sujet, celui de la violence conjugale entre Romane et son petit ami, perfide et pervers. Un lien est cependant habilement opéré par l'autrice entre deux souffrances qui doivent se rencontrer pour s'annuler. La plume est belle, mais le thème de l'amour maternel, si fécond, si mystérieux, perd au fil du récit de sa consistance, s'épuise dans une construction hachée et ne trouve que peu d'échos dans les pensées de cette jeune fille en mal de racines,  ne servant au final que de prétexte à cette deuxième partie qui aurait pu faire l'objet d'un tout autre ouvrage, à part entière. Dommage.

Des Astres, Séverine Vidal, collection Exprim', Editions Sarbacane, 231 pages, 16 euros. 

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