Solaire

Il y a Ernest, il y a Sara et l'un ne va pas sans l'autre. Malgré leurs dix ans d'écart, le frère et la sœur s'entendent à merveille. Alors quand Ernest prend conscience du mal être de Sara, il met tout en œuvre pour lui venir en aide. Car la jeune fille maigrit à vue d’œil, à tel point que son frère l'appelle Ossette.  Mais ce surnom n'est pas que le reflet d'une apparence physique, il dissimule mal la charge qui pèse sur les épaules de l'adolescente. Depuis la séparation de leurs parents, leur mère s'enfonce dans la dépression. Et Sara, du haut de ses dix-sept ans, prend tout en charge : le quotidien de la famille tronquée, les angoisses maternelles, la logistique de la maison... dans le désordre et en apnée. Ernest réalise vite que plus leur vie est lourde, plus Sara se fragilise, se fendille. Pour la sauver il va devoir réagir, aller chercher des mains qui ne demandent qu'à se tendre... celles des amis et de leur père.

Fanny Chartres livre ici un roman pépite. De ceux qui font exploser les nuages en paillettes et transforment les larmes en étincelles. Il y a dans son écriture autant de douceur que d'amour et celui qu'elle porte à ses personnages transpire à chaque page, véritable onde de tendresse. Car si les thématiques abordées ne sont ni simples, ni légères, le style et le ton de sa plume donnent des ailes à la lecture. Aucun pathos, aucune lourdeur ne viennent perturber le déroulé de cette relation si forte, si belle. Le loup peut bien roder, ronger les os d'Ossette, jamais Ernest ne se décourage. L'imagination et le rêve sont ses alliés dans le combat qu'il mène. Quant aux autres protagonistes, ils éclairent davantage encore un récit qui s'extirpe de la folie pour mieux aller vers la lumière...

A partir de 9 ans, Solaire, de Fanny Chartres, illustrations de Camille Jourdy, éditions L'Ecole des loisirs, collection Neuf, 160 pages, 14,50 euros.