Le détour



       Cette histoire commence sans texte au petit matin. Paysages de campagne bordant la mer, on comprend que deux enfants ratent le car qui doit les emmener à l’école quand on le voit,  éclairé de l’intérieur et tous feux allumés, s’éloigner d’eux. Les deux gamins, un frère et une sœur, se chamaillent pour trouver qui des deux est le responsable. Accalmie, ils  décident de se rendre à  l’école à pieds.

      Cette promenade imprévue leur laisse le temps de voir le soleil se lever,  un magnifique orange sur un fond bleu nuit. Ils découvrent un bateau sur le rivage, grimpent dessus et font mine de partir à l’abordage. Ils se mettent vraiment à courir et fuient à la rame avec un autre bateau quand il faut échapper à un gendarme qui s’interroge sur leur présence dans cet endroit un jour d’école.

    Chaque rencontre, chaque lieu, est l’occasion d’une nouvelle activité qui laisse le temps filer : voler des pommes, escalader des grilles fermées, jouer avec un chien inconnu, grimper sur des rochers, se baigner nus.

     Des doubles pages comme des paysages à la gouache et aux crayons de couleurs montrent la campagne sombre d’un lundi matin, puis éclairent les bords de plage, le port, les landes que longent ou traversent les enfants qui font l’école buissonnière.

      Qui connaît Doëlan dans le Finistère reconnaîtra l’univers, les rochers, l’arrière du café du port où sont rangés les bateaux, les deux phares, un vert et un rouge, chacun sur une rive. Les champs de pommes de Clohars. C’est à Doëlan que vit Rozenn Brécard qui signe ici son premier album en tant qu’autrice et illustratrice. Et ça vaut vraiment le détour !



      A partir de 5 ans, Le détour, de Rozenn Brécard, éditions La Partie, 2022, 72 pages, 20 euros.

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