Zaza Bizar

    


    Elisa a huit ans, et atteinte de dysphasie la réalité et le monde lui échappent. Elle invente son propre langage et nous raconte tout au long de ce journal intime ses peurs, l'incompréhension des autres et les moqueries des élèves de l'école qui l'ont surnommée Zaza Bizar. Elle rêve pourtant, se dessine, et sa rencontre avec une adulte qui lui proposera un chemin vers le langage lui donnera un souffle et de nouveaux espoirs. 

    Le texte traduit parfaitement le désordre dans la langue et la difficulté à communiquer avec les autres que peut éprouver Elisa, le tremblement entre la parole empêchée et le langage libéré. Il en ressort une certaine solitude, une peine, mais aussi une sensibilité touchante à travers ces planches d'une richesse et d'une originalité graphiques évidentes. La lecture peut parfois demander un effort, ce qui est l'illustration parfaite de la situation de l'héroïne, et c'est aussi là que réside l'intelligence de cette BD. On s'émeut et se questionne sur les liens qu'on tisse sans un langage commun, dans une société normative, et on espère aussi une place pour chacun et chacune. 



    A partir de 12 ans, Zaza Bizar, de Nadia Nakhle, éditions Delcourt, 2021, 120 pages, 19€99.


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