Le dernier sur la plaine

C'est une vie. Celle d'un Comanche né d'un chef indien et d'une femme blanche, capturée à l'âge de neuf ans.
C'est une histoire. Celle d'une lutte pour survivre, à l'indifférence des siens après la mort de sa famille, à la haine des Blancs qui veulent conquérir les plaines.
C'est un destin. Celui de Quanah Parker, dernier Comanche a s'être battu pour sa liberté.

Ce roman est un dépaysement, un souffle vibrant, un hommage émouvant.
L'écriture de Nathalie Bernard plonge dans un monde perdu, celui des bisons et des tipis, celui des tribus indiennes et des mustangs sauvages, à une époque où, sur les grandes étendues vertes ou désertiques, ils se déplaçaient au gré des saisons. On suit l'évolution d'un jeune garçon jusqu'à l'âge adulte, cette transition délicate qui se fait dans la douleur. Il perd son père, sa mère, sa sœur, son frère et doit s'inventer une nouvelle identité, alors qu'autour de lui ses repères ancestraux vacillent, laminés par des Tuniques Bleues désireuses de les cadenasser, de les éradiquer au sein de réserves étriquées. Sa résistance, soutenue par l'amour de sa femme, de ses souvenirs - qu'il doit pourtant reconstruire -, sera héroïque. Un texte porté par une volonté farouche, un désir impétueux de vivre... malgré tout.

A partir de 12 ans, Le dernier sur la plaine, Nathalie Bernard, illustration de couverture Tom Haugomat, éditions Thierry Magnier, 354 pages, 14,80 euros. 

Je dirais même plus... le grain de sel de Vanille :

A la lecture de ce texte, on ne peut s'empêcher de penser à un monde qui s'écroule, un mode de vie qui ne pourra plus durer. Chassé par un modèle qui ne tolère pas la nature, l'harmonie, la liberté, les grands espaces, le mode de vie des Amérindiens a bel et bien laissé la place à un autre modèle américain.

Et même si la fin du roman est tournée vers l'avenir, la survie malgré tout, elle laisse un goût amer d'inéluctable tristesse... et on ne peut s'empêcher de se dire que cette histoire se répète avec la forêt Amazonienne qui brûle...